Life is too short to live just one…

Alaï Ten’Entri – Garde noir Angoisse sur WAR


[Dernier perso en liste, mon avatar elfe noir est un garde noir, spécialisé en Angoisse (affaiblir les magiciens) !
D’un point de vue gameplay, ce sera la terreur des archimages et autres utilisateurs de magie, car leurs sorts n’auront que peu d’effets sur lui, alors que ses attaques amputeront leurs capacités offensives et défensives.
Ce sera aussi intéressant en solo, puisqu’il aura moins à craindre des monstres, étant un pur tank, et donc pourvu d’une grosse défense et bourré de points de vie.
Ce sera amusant de le mesurer à d’autres classes, comme le sorcier flambloyant, car capable de contrer leurs sorts à aire d’effet.
Enfin, d’un point de vue roleplay, son histoire me permet de camper le personnage et d’expliquer comment un druchii pur souche
va se retrouver allié à un chasseur de squigs malicieux et à un maraudeur philosophe.]
 
 
La sorcière Druchii faisait les cents pas dans une des nombreuses salles de l’une des nombreuses arches noires.
Elle éructait comme cent nains, couvrant d’adjectifs peu flatteurs les subordonnés qui avaient causé le terrible fiasco de son plan pourtant infaillible.
Ses congénères la laissaient cracher sa bile, en attendant de pouvoir reprendre le fil de la discussion.
 
Quelques heures plutôt, la sorcière en question avait fait cavalier seule.
Pendant que le gros des troupes attaquaient comme à l’accoutumée la position de leurs cousins blancs, elle avait pris l’initiative de mener ses hommes (et une partie issue des autres contingents) dans une attaque de contournement.
Exploitant un dédale de cavernes dont elle avait eu vent, elle comptait prendre à revers le camp retranché, et s’attirer les faveur de leur roi-sorcier par sa victoire éclatante.
Hélas, elle avait sur-estimé son sens de l’orientation souterrain, et elle avait finit par éparpiller sa garnison à chaque carrefour.
Un de ces groupes était néanmoins arrivé à la sortie prévue.
Mais avant qu’ils ne fassent demi-tour pour passer le mot sur le chemin à suivre, ils avaient chargé deux vermiceaux, un nain et un humain, arrivés là on ne sait comment.
Non seulement ils avaient fait passé leur plaisir avant leur obligation …
Non seulement ils avaient péri lamentablement, malgré leur supériorité quantitative et qualitative …
Mais en plus, cela avait alerté les Haut-Elfes de ce qui se tramait derrière leurs lignes !
La sorcière s’était donc faite cueillir par un contingent ennemi dès son arrivée à la surface.
Elle n’avait dû son salut qu’à son intelligence supérieure (en langage druchii : prendre la fuite pendant que ses hommes se font taillés en pièces).
Maintenant, elle devait répondre de son échec devant ses pairs, d’où sa diatribe contre toutes les créatures du vieux monde.
 
Lasse de ces gesticulations, la doyenne du groupe interrompit sèchement le spectacle.
« Il suffit !
Tes jérémiades nous importent peu.
Tu as voulu une victoire que tu ne méritais pas. Et ton incompétence est apparue aux yeux de tous, y compris à toi-même.
Je te renvoie aux détachements d’arrière-garde. »
Les sorcières de l’assistance sourirent intérieurement. « Une rivale de moins » pensèrent-elles à l’unisson.
« Mais … Mais … Ce n’est que de la malchance !
Si ces sous-êtres ne s’étaient pas montrés à cet instant précis, jamais … »
« C’était TA responsabilité de prévoir la chance !
Une guerre ne se gagne pas par la volonté ou la force, mais par la préparation !
Et être préparé implique que les autres le soient AUSSI !
Tu as voulu agir seule ? Voilà le résultat : des pertes doublées alors que nous aurions pu les écraser aujourd’hui ! »
La sorcière se tint coite.
Mieux valait qu’elle garde le silence, la doyenne était capable de la liquéfier d’un battement de cils.
Ses pairs se raidirent elles aussi.
La doyenne avait lancé un avertissement à toutes.
L’armée Druchii était sans conteste la plus puissante, mais elle pêchait sur un point essentiel : l’individualisme exacerbé.
Comment mener une invasion quand vos généraux jusqu’à vos soldats sont plus occupés à se trahir entre eux qu’à occire l’ennemi ?
La doyenne avait la responsabilité de ce front, et elle ne voyait que trop bien le désastre annoncé.
Une part non négligeable des pertes Druchii avait lieu en dehors des combats.
Morts mystérieuses, disparitions suspectes, maladies foudroyantes …
La moindre victoire apportait son lot de traitrises et de coups de poignard dans le dos.
Sans compter les sacrifices « obligatoires » à Khaine, le Dieu du sang.
Il fallait maintenir la cohésion, par le seul moyen efficace chez les elfes noirs : la disgrâce, précédant toujours une mort douloureuse.
Après un lourd silence, la doyenne leva le conseil, assurée que le message était compris par tout le monde.
Tous partirent vaquer à leurs occupations.
Une seule ombre resta dans la salle.
 
Alaï Ten’Etri, garde noir de son état, restait plongé dans sa réflexion.
La silhouette, engoncée dans une armure aussi sombre qu’imposante, avait suivi le débat avec intérêt, sans que les sorcières ne s’y intéressent.
Parti lui aussi avec l’accusée dans son aventure souterraine, il était resté à l’écart quand son groupe avait décidé de « casser du nabot ».
Il avait craint que le bruit du combat n’attire des guerriers de l’ombre, et qu’il ne se retrouve avec une flèche en travers des yeux.
Il avait eu en partie raison, puisqu’un archimage, assez médiocre, était entré dans la bataille.
Ce trio improvisé n’aurait jamais dû survivre. Mais ils avaient abattu quatre elfes noirs entrainés.
Comment était-ce possible ?..
 
Alaï repassait le combat dans sa mémoire, et arriva à la conclusion suivante : C’était imprévisible.
La mise à mort fulgurante de la sorcière par l’humain, l’esprit retord du nain et la tenacité de l’archimage …
Il avait été incapable de prévoir qui allait faire quoi, et était finalement resté un témoin distant de la scène.
Aurait-il fait mieux que ses compagnons ? Certainement, mais cela n’aurait pas fait grande différence.
Le combat contre le garde noir était une belle illustration de l’énigme.
Ce dernier les supplantait sur tous les tableaux : force, technique, équipement, savoir, maîtrise.
Tous sauf un : il ignorait comment les combattre. Et toutes ses attaques se brisaient sur leur pugnacité.
Quand ce n’était pas l’humain qui faisait sauter son armure avec ses balles, c’était le nain qui lui envoyait une grenade.
Alors que le nain l’assommait à coup de clé à molette, l’humain mettait le feu à ses vêtements avec sa torche.
Malgré sa science du combat et son équipement, le garde noir ne trouvait pas de faille, de logique dans leurs attaques.
Parfaitement entrainé au style de combat précis et fluide des combattants elfiques, il savait comment interrompre une danse, un chant, un mouvement.
Mais il était désarmé face à l’imprévisibilité du duo. Ils semblaient capables de l’impossible.
Aucune garde, aucune position, aucune technique ne marcherait contre eux.
Chaque attaque de l’un offrait une multiplicité d’ouverture à l’autre.
Ce duo était plus que complémentaire. Il était exponentiel.
Ce dernier mot illumina l’esprit d’Alaï comme jamais.
« La voilà, l’autre voie que j’ai tant désirée ! » lacha-t-il dans le secret de son casque.
 
Alaï Ten’Etri était un mâle elfe noir.
Dès sa naissance, sa vie se résumait à deux choix : servir pour mourir bientôt, ou mourir tout de suite.
Faisant montre d’une résistance magique peu commune, il avait intégré les gardes noirs, protecteurs du roi-sorcier.
Son armure aux reflets de ténèbres, son entrainement intense et sa volonté inflexible lui donnait une endurance à toute épreuve.
Il était une machine vivante, inébranlable, inarretable … et à jamais inacceptable dans un poste élevé.
Il serait toujours un sous-fifre, allant au devant de l’ennemi, survivant du mieux qu’il puisse à l’ambition des femelles.
Tomber sous les coups de l’ennemi, ou périr avec lui par la magie destructrice de sa supérieure, voilà quelle était sa voie.
Il la refusait de toutes ses forces, mais quel choix avait-il ?
Sans magie, il n’était rien.
Au mieux, il était complémentaire.
Alors qu’il fallait être exponentiel.
 
Mais ce combat lui avait offert une autre perspective.
Oui, l’armée Druchii était puissante.
Oui, les sorcières étaient les plus fortes.
Mais que tout cela valait-il face à la pluralité du monde ?
Alaï l’avait vu : les elfes noirs connaissaient bien les elfes blancs, mais ils ignoraient tout des autres.
Quelque soit ses alliés chez les Druchiis, Alaï ne pouvait compter sur eux.
Ses rivales sauraient les combattre, s’ils ne le trahissaient pas avant.
Mais avec des alliés des autres races, quel serait le résultat ?
 
« Oui … C’est ça … un peau-verte sera toujours moins traitre qu’un elfe noir …
Et ces faibles humains, corrompus par le Chaos, seront toujours plus manipulables qu’une sorcière …
Oui … la voilà … C’est la voie qu’il me faut … »
Alaï quitta la pièce, toujours plongé dans ses pensées.
Il s’imaginait déjà, à la tête d’une armée gigantesque d’orques et de chaotiques, forçant le Roi-Sorcier en personne à lui baiser les pieds, pendant que la planète entière érigeait des statues à sa gloire.
 
Alaï était un elfe noir. Son ambition était dévorante, sans limite.
Il aurait pu être un grand général. Un puissant combattant.
Mais il lui manquait une chose, essentielle : la magie.
Alors il en avait obtenu une autre, exponentielle : le pragmatisme.
Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s